UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 91
existence, à la fois personnelle et sociale, quand toutes ses parties, tant morales que physiques, con- vergent habituellement vers une destination com- mune. Ainsi ce terme équivaudrait au mot synthèse, si celui-ci n'était point, non d'après sa propre struc- ture, mais suivant un usage presque universel, limité maintenant au seul domaine de l'esprit, tandis que l'autre comprend l'ensemble des attributs humains. La religion consiste donc à régler chaque nature individuelle et à rallier toutes les individualités, ce qui constitue seulement deux cas distincts d'un pro- blème unique. »
Une religion comporte :
i° Un dogme, qui est une philosophie ayant pour base une cosmogonie ; dans le positif, la coordination du savoir.
2° Un culte, qui est un appel aux fatalités exté- rieures et finalement, dans le positif, un effort col- lectif de nous y adapter en nous améliorant.
3° Enfin, un régime, qui discipline nos actes en s'inspirant des croyances propulsives. Dans le posi- tif seulement, tout est rapporté à la réalité suprême qu'est Thumanité.
Pour la religion de l'humanité, le dogme sera donc la sociologie ; le culte, la sociolâtrie, c'est-à- dire l'éducation de la bonté et de la beauté ; et le régime, la sociocratie, c'est-à-dire Tordre pour le progrès.
Exprimant l'humanité parvenue à la conscience d'elle-même, « la doctrine positiviste ne pourrait pas uevenir universelle si, malgré ses principes anti- théologiques, son esprit relatif ne lui procurait né- cessairement des affinités essentielles avec chaque