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HÉLIKA.

dans la paix du seigneur, après une carrière bien remplie d’années, mais encore plus de bonnes œuvres.

Vous ferai-je maintenant une description de la manière dont nous passons notre temps. Peut-être pourrait-elle vous intéresser.

Le chant des oiseaux nous éveille dès le matin et souvent à ce chant s’en joint un autre mille fois plus suave, plus agréable à mon oreille, c’est celui de mon Adala qui semble leur répondre. Elle a, pour ainsi dire, apprivoisé ces chers petits enfants des bois, car elle charme tout ce qui l’entoure.

La culture des plantes, les broderies sur écorce, la couture et la lecture constituent ses occupations de la journée.

Rien de plus charmant que de la voir dans les beaux soirs d’été conduire son léger canot avec une adresse merveilleuse, sur les eaux tranquilles du lac. Puis quand tout est silencieux dans la nature, sa voix s’élève pure et argentine pour chanter un de ces cantiques si touchants par leur naïve beauté, et qui sont une prière, une invocation.

C’est alors que les échos des montagnes saisissent ces notes si fraîches, qu’ils les répètent et se les renvoient les uns aux autres comme s’ils voulaient se les graver profondément dans leur mémoire.

Parfois aussi je l’amène à des expéditions de chasse, mais ces jours-là, je suis presque toujours certain de faire buisson creux. « Il ne faut pas tirer sur ce pauvre lièvre qui ne nous fait aucun mal, dit-elle, n’abattez pas cette mère perdrix qui peut-être laisserait des enfants orphelins et personne alors pourvoirait à leur nourriture. »

Mais si un loup ou n’importe quel autre animal carnassier se présente, oh ! alors malheur à lui, car elle tire avec la plus grande précision. Elle aime beaucoup la légère carabine que je lui ai achetée et qui est du plus beau fini. Elle ne perd pas une occasion d’en faire admirer le mérite.

Lorsqu’elle se promène sur les bords du lac, elle est suivi d’une marmotte devenue l’hôte de sa maison et sa compagnie inséparable. Plusieurs couvées de canards sauvages qu’elle a réussi à apprivoiser et qui viennent manger tour à tour dans sa main, en poussant des cris assourdissants, lui font cortège.

Rien de ses pas, de ces démarches, ni de ses actions, n’échappe aux regards ravis de sa grand-mère et des miens, nous en examinons tous les détails pour y trouver de nouveaux charmes, nous l’aimons tant.

Son caractère est quelque peu fantasque et aventureux, mais d’après mes recommandations elle ne s’éloigne jamais seule ;