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LE SUICIDE.


La peste durait déjà depuis quarante ans. Presque tous les marins, les femmes et les enfants en grand nombre avaient été ou allaient devenir les victimes de l’épidémie. On ne trouvait plus dans chaque localité que quelques hommes valides au milieu de populations que l’angoisse du mal faisait se lamenter en vociférant des blasphèmes. Le désespoir des malades les poussait souvent à la fureur et au suicide.

Farnozas, pendant ce temps, courait le monde. Il haranguait avec une fougue irrésistible les multitudes qui se pressaient autour de lui. Il recommandait aux Stariens, déshabitués de la superstition depuis plusieurs siècles, l’essai de pratiques singulières de son invention. La douleur fit enfanter de tous côtés le fétichisme le plus misérable. Des idoles, des monstruosités étaient implorées et adorées avec emportement.

Le fléau gagnait toujours en intensité.

Farnozas se mit de nouveau à parcourir le monde en prêchant, mais cette fois il jeta dans