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que date l’invasion de cette peste lente qui fit de la terre starienne un enfer de douleurs.

Les commencements en furent insidieux : elle frappait çà et là quelques individus, révélant ainsi aux hommes une infirmité nouvelle, une maladie encore ignorée. Depuis l’invasion du mal, jusque peu de temps avant la mort qui arrivait inévitablement, elle était accompagnée d’une douleur d’entrailles excessive, brûlante, fixe, pulsative, continue, incessante. En moyenne cependant, la mort n’arrivait qu’au bout de dix ans. Les femmes, les enfants, les marins ou les habitants des rivages de la mer mouraient beaucoup plus vite.

Et cette douleur qui pendant plusieurs années faisait pousser des hurlements de tous les instants aux malheureux qu’elle torturait, cette douleur ne tuait pas. Seulement, chez tous les malades, ce dépérissement, qui allait détruisant tout l’organisme fibre à fibre et amincissant les os mêmes, forçait enfin la mort à délivrer de leur mal ses victimes, qui absolument toujours lui étaient dévolues.

Quelques mois avant de mourir, les pestiférés, en même temps qu’ils voyaient diminuer leurs