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sortes de maux contre ceux qui l’habitaient alors et devenir malsaine et marâtre pour eux.

Tout d’abord, ce furent des secousses souterraines qui couraient d’un pôle à l’autre en laissant sur leur passage de vastes déchirures du sol. Au fond de ces gouffres bouillonnait une lave qui répandait dans les airs un affreux méphitisme. Ce fut là le signal des temps néfastes que les Stariens ont appelé l’ère du mal. Les bouleversements de la croûte terrestre qui déplaçaient les mers, et bientôt après le flux et le reflux de vingt déluges successifs firent périr une innombrable quantité d’hommes et d’animaux.

Quand les assises de la terre rentrèrent enfin dans le calme de leur apparente immobilité, le sol parut avoir perdu de sa force végétative. La matière organisée se comportant comme si elle eût été privée de ses ferments les plus vigoureux, de ceux qui se mouvant avec intelligence donnent la vie aux œuvres les plus élevées de l’échelle organique ; cette matière, dis-je, laissait rabougrir les plus hauts arbres, et semblait avoir concentré son action à souffler l’être aux plantes infimes et aux animaux inférieurs. En même temps que les grands animaux et les végétaux