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À cette apparition, les Tréliors abandonnent les viandes fumantes et les amphores où ils puisaient l’ivresse et l’abrutissement ; ils se pressent respectueux autour de la jeune femme. C’est un envoyé du ciel descendu chez eux. Leur admiration se traduit en présents. Un palais lui est donné pour demeure. Puis, l’enthousiasme grandissant, l’imagination des jeunes gens s’échauffe, leur verve s’allume en faveur de la belle Starilla, et la poésie prend naissance.

On ne pouvait s’en tenir là. Un culte est institué en faveur de la princesse de beauté, son palais devient un temple, et ses serviteurs en sont les prêtres naturels. Enfin, depuis ce jour, la religion des Tréliors est fondée, et par elle s’accomplit dans les mœurs et les lois de ce peuple une heureuse et aimable transformation.

Starilla, disent les mythologues tréliors, ne fit que passer à Trélée ; mais il resta d’elle le souvenir et la foi. Et ce souvenir fut vivant, et cette foi fut ardente, car les discours et les chants des poètes ses apôtres firent tressaillir la moitié du monde barbare aux descriptions de ses charmes pudibonds. Facta est lux ! car ces peuples