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grosseur à mesure qu’il fuyait devant nous ; de sorte qu’au bout de quelques centaines de pas, son volume était plus que triplé. Nous accélérons notre course pour tâcher de nous emparer de ce singulier phénomène ; mais au moment où nous allions le saisir, nous le vîmes s’élever dans les airs, d’abord péniblement, ensuite avec rapidité, sans que pour cela il agitât autre chose que sa queue, dont il paraissait se servir comme de gouvernail. Il disparut, emporté par une rafale de vent, et alla s’abattre dans une forêt de syphus aux feuilles orangées[1].

  1. Voici ce que les naturalistes stariens disent de cet animal, qu’ils nomment le psargino : Sa peau, qui jouit d’une grande extensibilité, ne lui est adhérente qu’aux yeux, à la bouche, aux autres ouvertures naturelles et à la plante des pieds. Dans le reste de son étendue, elle n’est que juxtaposée à une autre membrane ou peau interne qui a la propriété de sécréter, à la volonté de l’animal, une matière quinze ou vingt fois plus légère que l’air. Le psargino, ainsi entouré de gaz, devient une sorte de ballon moins pesant que l’air atmosphérique ; et il se sert de cette propriété pour siélever dans les airs et échapper à ses ennemis. Une sorte d’ouverture garnie de valvules, que le psargino porte sous le ventre, le débarrasse d’une partie ou de la totalité du gaz qui l’allége, et lui sert à descendre à terre quand le chasseur a perdu ses traces.