taillis d’arbres, semblables à des coraux ou à des madrépores verts et jaunes, dressaient à hauteur d’homme des rameaux de pierre couverts de belles fleurs bleues, dures et résistantes comme des lames d’ivoire. Cette sorte de corail sylvestre nous parut être une espèce singulière d’arbres monocotylédones dont l’épiderme secrète un enduit de chaux très-épais, qui, en se durcissant à l’air, entoure le tronc et les branches comme une gaine, et donne aux fleurs la consistance, l’éclat et la dureté de la porcelaine.
Et le vent en se jouant dans les rameaux de ces arbres y produisait des vibrations métalliques dont les accords nous suivaient d’une éolienne et vaporeuse harmonie.
Notre arrivée imprévue sur le bord d’une rivière y cause un tumulte étrange. Une multitude d’arbrisseaux aux feuilles vertes et luisantes s’élancent comme des oiseaux, fuient dans les airs agitant branches et feuilles en guise