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se passa en mon âme un tumulte de doutes, d’angoisses et d’hésitations infinies.

À mesure que je pénétrais le sens de ces ouvrages, un suprême vertige me tenait haletant.

Jugez-en :

Je cherchais avidement quelques passages de ces livres que je pusse rapporter au courant de mes connaissances, et en expliquant, en traduisant toujours, je ne trouvais rien ni des hommes, ni des choses de ce monde. Il n’y était question ni de sciences, ni de mœurs, ni de faits semblables aux sciences, mœurs et faits de cette terre ; mais je débrouillais, en étudiant, une histoire, des sciences, un monde auquel le nôtre paraissait inconnu.

Alors, je me rappelai les circonstances au milieu desquelles j’avais fait la découverte de ces livres dans les solitudes de l’Himalaya : ce pupitre teint du sang de l’Indien écrasé par la chute de l’Aérolithe : cette pierre céleste qui, en se brisant, avait laissé paraître une cavité intérieure, dont la moitié au moins devait appartenir à un autre quartier de roc perdu dans les neiges de la montagne. Ah ! je n’en pouvais douter ; le coffre que j’avais rencontré à quelques pas du Bolide était renfermé dans ses flancs. Mon ambitieux délire m’avait fait espérer un trésor dans cette boîte de métal ; et elle contenait tout un autre univers.

Je voulus vite apprendre à quel être intelligent avaient appartenu ces livres, dans le globe de l’espace dont l’Aérolithe avait été sans doute une parcelle déta-