du thibétain, ni de l’indou, ni même du chinois ou du sanscrit. L’alignement horizontal et la liaison cursive des caractères les rapprochaient plus tôt de ceux qu’emploient les nations européennes. Le papier, surtout, était tel que jamais je n’en avais vu d’un tissu aussi serré et aussi compacte.
Je me crus sur la trace de quelque grand mystère historique ou d’un secret diplomatique important.
Mon retour s’effectua au milieu de phases et d’événements divers. Je n’ai rien à en rapporter ici.
Revenu à mes études, je me retrouvais toujours en face de cette bibliothèque écrite en une langue inconnue, même aux archéologues et aux linguistes les plus exercés.
Je cherchai, je cherchai. Car grand était l’attrait qui me poussait à deviner la signification de ces lignes dont mes regards ne pouvaient se détacher.
J’eus le courage de recommencer méthodiquement, patiemment, pour cet idiome étrange, les travaux d’un Champollion.
Après six mois de recherches, j’avais trouvé l’alphabet, et je pus enfin assembler, articuler les mots. Dès ce moment je ne me donnai ni cesse, ni relâche avant d’être parvenu à déchiffrer le sens de quelques passages des manuscrits, et surtout des livres qui me paraissaient contenir une histoire, une science ignorée.
Quand deux années d’efforts, d’attention et d’études m’eurent initié au mécanisme de ce langage et ouvert les secrets de la traduction, pendant quelques jours, il