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sensibilité qui font la grandeur morale des sentiments affectifs. Elles leur donnent des forces vives et de chastes délicatesses qui permettent aux âmes de se mêler et de s’unir en même temps que les corps. Pour la brute, l’amour c’est la chair ; pour l’homme intelligent, l’amour c’est surtout le sentiment. Répétons-le : l’éducation, en développant l’intelligence, augmente dans la même proportion la sensibilité, fondement de la morale.

Cette sensibilité, qui peut combler l’homme des plus vives jouissances, lui apporte quelquefois son contingent de peines et d’angoisses. Ce sont surtout les passions affectives, l’amour et l’amitié, d’un charme presque divin quand elles s’exercent entre individus de noble esprit, qui deviennent la cause des plus grandes douleurs morales. Mais ces peines du cœur elles-mêmes retrempent et exaltent la sensibilité, et rendent l’homme apte à percevoir certains plaisirs plus vivement.

C’est donc à ces âmes affligées que Marulcar adresse ses avertissements et ses conseils.

Les plaisirs des sens, les bonheurs du sentiment, dit-il, exposent à des douleurs parfois