Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

difficilement les mœurs des Tasbarites, sur lesquelles nous allons être obligés de nous étendre, si nous n’avions d’abord un aperçu des doctrines morales de Marulcar.

Lorsqu’on cherche à deviner la loi et le motif des actions de l’homme et de l’animal, dit Marulcar, on trouve, en dernière analyse, qu’ils agissent et se déterminent comme ils sont affectés, en d’autres termes, comme ils sentent. Ainsi, l’homme est avant tout un être sensible. Il sent, et ses sensations agréables ou pénibles provoquent irrésistiblement ses pensées et ses actes.

La sensibilité, voilà incontestablement la source de toute la morale humaine. L’homme quoiqu’il dise ou qu’il fasse, évite la douleur, le malheur, le mal, et cherche le plaisir, le bonheur, le bien. Instinctivement, primitivement, naturellement pour l’animal, pour l’enfant et pour l’homme, la douleur c’est le mal, et le plaisir le bien. La perception de la douleur et du plaisir, autrement dit la faculté que possède l’individu de distinguer la douleur du plaisir, c’est la conscience du bien et du mal, c’est le criterium, c’est le fondement de la loi morale. Chez l’homme, le raisonnement lui fait étendre aux