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des législateurs religieux de l’ancien monde starien, et qu’on peut traduire ainsi : Après la mort, l’âme des hommes vertueux devient plus sensible et plus intelligente, et s’envole dans une sphère enchantée pour y goûter mille voluptés ; tandis que l’âme des méchants, perdant la pensée et la sensibilité, se dissout et cesse d’exister comme âme[1].

Nos âmes, dit à son tour Séelevelt, ne sont qu’une émanation, un gemme détaché de la force intelligente ; et cette parcelle de force divine retourne presque toujours, après la mort, se mêler dans l’univers aux sources infinies dont elle s’est séparée.

Mais bientôt Séelevelt, enchérissant lui-même sur l’opinion des anciens, enseigne que l’âme, par le travail et le développement de ses facultés pendant cette vie, peut se grandir au point de

  1. Selon les anciens Stariens, cette vie était un essai, une pierre de touche. Dieu jetait sur cette terre toutes les âmes sorties de ses mains, pour juger à l’essai celles qui méritaient la vie. Les âmes vertueuses, seules, étaient assez bien organisées pour vivre éternellement. Les âmes vicieuses, au contraire, étaient désagrégées, et devenaient, après cette vie, ce qu’elles étaient avant. Cette croyance salutaire, gardée par le peuple, sollicitait les hommes à la vertu, afin d’arriver par elle à la perpétuité de la vie.