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tière et Dieu ou la force active et intelligente. Aucun des trois éléments du Panapérante ne saurait exister séparé des deux autres : tous trois sont infinis, éternels et nécessaires.

Séelevelt rejette la création[1]. Quant à l’âme humaine, l’opinion communément acceptée par les descendants de Ramzuel était celle qui avait été exprimée par la plupart des philosophes et

  1. Voici les principaux arguments sur lesquels il se fonde : On ne saurait comprendre le néant absolu ; c’est-à-dire rien au monde, ni temps, ni matière, ni espace. D’ailleurs imaginez, s’il est possible, cette énormité, ce néant. Eh bien ! ne dût-il durer qu’un instant ; qu’on réponde alors : à quoi bon Dieu ? cette puissance n’a plus de raison d’être, elle n’existe, ni ne peut exister.
    Notre esprit qui, par la succession des jours et des années qui s’écoulent, peut concevoir l’éternité descendante, peut également, en prenant le moment actuel pour point de départ, compter, compter toujours une pareille succession de jours écoulés jusqu’ici, et se faire ainsi à l’idée de l’éternité ascendante.
    L’idée de création vient de l’analogie que l’irréflexion nous fait faire entre les objets qui nous entourent, et le monde lui-même. Tout nous paraît commencer et finir. Or, l’univers lui-même a dû faire comme le reste. Mais rien ne commence ni ne finit en ce monde ; car pas un atome de matière, ni de force vitale ou physique ne s’anéantit ni se perd. Nous ne voyons que des transformations de la matière sous l’influence des forces physiques, ou sous le souffle de Dieu, la force intelligente. Et Séelevelt demande avec son impérieuse raison : Puisque rien ne commence au monde, pourquoi le monde lui-même aurait-il commencé ?