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rialité de leur organisation, sont les seuls que les yeux des Éliériens n’aient pu soumettre encore à leur examen ; aussi, après quelque temps de séjour à Élier, les Stariens disaient-ils que l’air leur semblait peuplé de rêves.

Car vraiment, pour les habitants d’Élier, savoir ce fut voir. Armés de la loupe et de la lunette, ils avaient porté l’étude des sciences naturelles à ce point, qu’il était peu de mystères organiques dont l’évolution n’eût été surprise par eux. Heureux observateurs qui pouvaient assister de visu à la plupart des phénomènes naturels d’organisation et de décomposition !

L’état des mœurs des Éliériens dérive entièrement des conditions physiques dans lesquelles la nature les a placés. La vertu et l’austérité sont commandées et nécessaires à des hommes dont leurs semblables, d’un bout du monde à l’autre, peuvent voir à chaque instant les faits et les gestes. La dissimulation serait trop rigoureuse ; aussi, le vice et la pudeur leur sont également inconnus. Hommes de la nature, ils sont aimants et affables. Leur caractère, animé de penchants doux et humains, souffre difficilement la vue de la douleur et du mal ; et comme tous ont les yeux