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beux et de marécages. Au ciel, une vapeur éternelle ; et jamais, jamais ni azur, ni soleils, ni astres étoilés.

Cependant la végétation pleine de force étendait partout ses rameaux et ses feuilles d’un noir terne ; couleur uniforme, mais allant quelquefois jusqu’au brun ou aux nuances safranées. Quelquefois aussi cette nature s’émaillait de fleurs blanchâtres, ou dans les saisons hivernales on la voyait saupoudrée tristement de flocons neigeux.


II.


Dans l’air une brume noirâtre
Jette son voile opiniâtre
Entre cette terre marâtre
Et des cieux toujours ignorés.
Les eaux, de leurs fanges opaques,
Creusent partout de noires flaques,
Ou de marécageux cloaques
Pleins de monstres blancs ou cendrés.

Point d’arbre ici qui ne revête
Son tronc anguleux d’une crête ;
Sur les rameaux la vive arête
Étend son angle universel.
Nature âpre et sans teintes douces !