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De cette race artiste, admirable symbole,
L’orateur est celui qui prête à sa parole
Le talent large et prompt d’un grand compositeur,
La verve d’un poète et la voix d’un chanteur ;
Qui dans un chant rhythmé, que le sujet nuance,
Improvise à l’instant mélodie et cadence.

Les Stariens émus écoutent leurs concerts
Et suivent palpitants ces hommes doux et fiers,
Curieux de sonder leurs mœurs extra-humaines…

Au fond d’une prairie, où de pures fontaines
Distribuent à l’entour les plus tièdes fraîcheurs,
Un bouquet d’arbres verts suspend un ciel de fleurs.
Dessous, comme un tapis, la terre est émaillée.
Sous cette arcade à jour, entre des fleurs taillée,
Danse et chante un essaim de femmes de Lessur.
On voyait s’élever d’un pied nerveux et sûr,
Se suspendre, flotter frêles, aériennes,
Ces sylphides d’albâtre, âmes lessuriennes
Dont la perle amollie aurait formé la chair.
En voltigeant ainsi, leurs voix jettent dans l’air
Des chants qui vont au cœur, des chants dont l’harmonie
Traduit en doux frissons une ivresse infinie…


III.


Les Stariens étaient dans un extrême ravissement !… Conduits dans l’intérieur des villes, ils