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II.


Tout de grâce et de feu, l’habitant de Lessur
Parut aux Stariens l’emblème le plus pur
De la forme exprimant la vie intelligente,
L’esprit mouvant la chair animée et pensante.
La vie et la pensée, en ce splendide lieu,
Dans chaque homme embelli gravait les traits d’un Dieu.
Race angélique à voir, presque immatérielle !
Leur fibre rose et pâle est expressive et belle :
Comme un rayon du jour, leur teint jette un éclat
De lumière fondue en un tendre incarnat ;
Leur sang vermeil et clair est une vive essence
Qui frémit sous la peau, court, pétille et s’élance.
Mais dans leurs yeux surtout resplendit un foyer
Des flammes de l’esprit, tel qu’il peut défier
Un regard starien d’en fixer la puissance.

Nos voyageurs surpris se tenaient à distance.
Ils s’approchent… Déjà, ces humains merveilleux
Ont vu les Stariens, et s’avançant vers eux,
Ils parlent… Dans leur bouche, un rhythme sympathique,
Un langage, où toujours poésie et musique
Inspirent à l’instant des chants improvisés,
Traduit toute pensée en vers harmonisés.
Dans un discours public leur voix vibrante et claire
Ne voudrait se servir d’une prose vulgaire
Réservée à l’enfant, quand dans l’intimité
L’emploi des vers parlés est à peine accepté.