Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet air nouveau et pur dans l’intérieur des abares pour respirer à pleine poitrine. Aussitôt, leur odorat est délicieusement affecté par l’impression d’une molle senteur. Ils prirent terre, délectés et ravis, et ne s’habituèrent peu à peu à ces odeurs que pour en humer plus voluptueusement les nuances, différentes selon la brise qui agite les ondes de cet air embaumé.

À Lessur, l’aquilon et le zéphir ont des parfums divers ; mais rien n’égale les sensations de suave félicité où vous jettent quelquefois les odeurs enchantées et caressantes des brises du soir ou du crépuscule incomplet de ces mondes. Ces brises presque toujours provoquent une placide ivresse et appellent un sommeil plein d’une délectable quiétude.

Cette atmosphère odorante, cet air qui couvre la surface de Lessur, au lieu de colorer le ciel en bleu comme dans Star ou Tassul, teint en jaune doré ses transparentes profondeurs, et sa limpidité même n’est ternie que rarement par des nuages d’un blanc d’argent.

Imaginez sous ce ciel chaleureux une terre perpétuellement parée d’une végétation, d’une verdure souvent bleuâtre, mais aussi cachée le