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Le père est avec eux : sa vieillesse se penche
Et s’appuie en tremblant au bras de Cosmaël.
Les enfants sont rangés autour du vieil abare
Qui sauva leurs parents du meurtre universel.
À la mort qu’il pressent, Ramzuel se prépare :
Tous ont reçu de lui le baiser paternel ;
Il monte sur l’abare, il y reprend sa place…
Et prononce ces mots d’un accent solennel :
« J’ai voulu que l’abare où j’ai vaincu l’espace
» Soit mon dernier abri, mon tombeau dans le ciel ;
» Mais aux hasards du vide avant qu’il ne s’envole,
» De votre père à tous voici l’ordre immortel :
« Humains, retenez bien ma dernière parole ;
» Que toujours et partout ce mot sacramentel,
» Par le père à son fils répété dans les âges,
» Soit le grand souvenir ; testament éternel
» À ses enfants dicté par le premier des sages : »


X.


» Respect à mon sang !


XI.


Tous écoutent encore, et déjà Ramzuel
Des champs de l’infini sillonnait les espaces :
Les yeux des Stariens veulent fixer ses traces ;
Mais l’abare au hasard roule ascensionnel…
Les derniers qui l’ont vu, sous des horizons vagues,
D’un éther azuré planer au fond des vagues,