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Tassuliens, robustes et grands pour la plupart, ignoraient le luxe et pratiquaient socialement l’égalité la plus absolue.

Si l’amour des sexes était chose inconnue et impossible à ces peuples, on dit qu’ils trouvaient en eux-mêmes des sources très-vives de félicités naturelles. Qui peut comprendre, d’ailleurs, les douceurs de l’amour solitaire, de l’amour de soi ; amour toujours fidèle, sans jalousie, sans regrets ? Cependant, le sentiment le plus absolu, la passion la plus constante du caractère des Tassuliens est sans contredit la passion de la paternité. L’amour paternel est la vie et le bonheur de cette race. Et comment n’en serait-il pas ainsi ? Exempts des soucis de l’amour conjugal, tous les besoins du cœur trouvent à s’épancher sur leurs enfants. Jamais, comme chez l’homme mâle, un doute rongeur ne vient troubler sa quiétude de père. Mais, de plus, son enfant est engendré de son sang ; il est de sa chair à lui seul ; il a vécu dans ses entrailles et n’a point été porté et allaité par une femme devenue indifférente ou odieuse. Chez une race humaine pourvue des deux sexes, l’enfant, tout entier à la femme, ne tient à son père que par un lien infiniment fragile, que le