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Où j’étais resté, me décide
À terminer la longue ascension,
Dont nous avions fixé le terme.
Nous nous mettons pleins d’ardeur en chemin,
Gravissant tous deux d’un pas ferme
Le plan rugueux des pentes du terrain.
Un froid vif glaçait l’atmosphère,
Et cependant un radieux soleil
Sur nos fronts perpendiculaire
Planait aux cieux dans un azur vermeil.
Par des sentiers impraticables
Rampant, grimpant, nous parvînmes bientôt
Devant des glaciers formidables,
Triple rempart, qui défendait l’assaut
Du mont où Brahma se dérobe
Aux yeux mortels ; de ce mont redouté,
Le point culminant de ce globe,
Par un Dieu seul jusqu’alors fréquenté.


VI.


Quand je me vis si haut perdu dans ce désert,
Aux célestes confins du monde et du chaos,
J’eus voulu reculer. La sainteté sauvage
De ces altiers sommets glaçait tout mon courage.
Alors notre voyage
Me semblait un outrage
Aux puissances du ciel que nous venions tenter