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Prolongeait le regard jusqu’à l’horizon agrandi.
Car de ce tertre riant au front des cimes adossé
L’Inde se déroulait, et devant mes yeux se retraçaient,
Des sommets du mont géant aux limbes de l’espace,
Les étages divers des riches climats que je sortais
D’explorer. C’étaient d’abord dans l’infini lointain
Des forêts d’où jaillissaient des touffes de palmiers ;
Puis, des champs sinueux, où les villages, par essaims
Groupés, nous semblaient faire à cette heure miroiter
Les minarets si capricieux des pagodes indoues.
Au contraire, à l’Occident, au pied de la montagne
Un sol abrupt, ainsi qu’un vaste abîme se creusant,
Entr’ouvrait l’écrin où brille la perle de l’Asie :
Mes yeux découvraient Cachemire au sein de sa vallée.
L’effroi vint vraiment m’assaillir quand je mesurai
Dans ce moment les profondeurs immenses, le grand vide
Accumulé sous mes pieds dans une marche de deux mois
Qui vit escalader les versants méridionaux
Du long Himalaya. Puis, un instant je regardai,
Enfin, ces plateaux comme un vaste escalier monstre
Disposés sur ces monts en pyramide sculptés,
Qui faisaient surgir au ciel une suite de degrés
Taillés par Brahma, presque à la mesure de ses pas.


V.


Mais bientôt la voix de mon guide,
Qui murmurait contre l’inaction