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j’étais sous le coup de quelque impulsion secrète et puissante de la Providence, qui avait décrété mon retour là-bas, et qu’elle ne voyait rien qui s’opposât à mon départ que mes obligations envers une femme et des enfants. Elle ajouta qu’à la vérité elle ne pouvait songer à aller avec moi ; mais que, comme elle était sûre que si elle venait à mourir, ce voyage serait la première chose que j’entreprendrais, et que, comme cette chose lui semblait décidée là-haut, elle ne voulait pas être l’unique empêchement ; car, si je le jugeais convenable et que je fusse résolu à partir… Ici elle me vit si attentif à ses paroles et la regarder si fixement, qu’elle se déconcerta un peu et s’arrêta. Je lui demandai pourquoi elle ne continuait point et n’achevait pas ce qu’elle allait me dire ; mais je m’apperçus que son cœur était trop plein et que des larmes roulaient dans ses yeux.