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chand écossais, voilà ce qu’il nous faut faire : tâchons de nous emparer d’eux, lions-leur les mains, et forçons-les à assister à la destruction de leur idole. »

Comme il se trouvait que nous n’avions pas mal de cordes et de ficelles qui nous avaient servi à lier nos pièces d’artifice, nous nous déterminâmes à attaquer d’abord les gens de la cabane, et avec aussi peu de bruit que possible. Nous commençâmes par heurter à la porte, et quand un des prêtres se présenta, nous nous en saisîmes brusquement, nous lui bouchâmes la bouche, nous lui liâmes les mains sur le dos et le conduisîmes vers l’idole, où nous le baillonnâmes pour qu’il ne pût jeter des cris : nous lui attachâmes aussi les pieds et le laissâmes par terre.

Deux d’entre nous guettèrent alors à la porte, comptant que quelque autre sortirait pour voir de quoi il était question. Nous attendîmes jusqu’à ce que notre troisième compagnon nous eût rejoint ; mais personne ne se montrant, nous heurtâmes de nouveau tout doucement. Aussitôt sortirent deux autres individus que nous accommodâmes juste de la même manière ; mais nous fûmes obligés de nous mettre touts après eux pour les coucher par terre près de l’idole, à quelque distance l’un de l’autre, Quand nous revînmes nous en vîmes deux autres à l’entrée de la hutte et un troisième se tenant derrière en dedans de la porte. Nous empoignâmes les deux premiers et les liâmes sur-le-champ. Le troisième se prit alors à crier en se reculant ; mais mon Écossais le suivit, et prenant une composition que nous avions faite, une mixtion propre à répandre seulement de la fumée et de la puanteur, il y mit le feu et la jeta au beau milieu de la hutte. Dans l’entrefaite l’autre Écossais et mon serviteur s’occupant des deux hommes déjà liés, les attachèrent ensemble par le bras, les menèrent auprès de l’i-