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de choses à terminer, et au lieu d’être prêts en cinq semaines, avant que tout fût arrangé quatre mois et quelques jours s’écoulèrent.

Ce ne fut qu’au commencement de février que nous quittâmes Péking. — Mon partner et le vieux pilote se rendirent au port où nous avions d’abord débarqué pour disposer de quelques marchandises que nous y avions laissées, et moi avec un marchand chinois que j’avais connu à Nanking, et qui était venu à Péking pour ses affaires, je m’en allai dans la première de ces deux villes, où j’achetai quatre-vingt-dix pièces de beau damas avec environ deux cents pièces d’autres belles étoffes de soie de différentes sortes, quelques-unes brochées d’or ; toutes ces acquisitions étaient déjà rendues à Péking au retour de mon partner. En outre, nous achetâmes une partie considérable de soie écrue et plusieurs autres articles : notre pacotille s’élevait, rien qu’en ces marchandises, à 3,500 livres sterling, et avec du thé, quelques belles toiles peintes, et trois charges de chameaux en noix muscades et clous de girofle, elle chargeait, pour notre part, dix-huit chameaux non compris ceux que nous devions monter, ce qui, avec deux ou trois chevaux de main et deux autres chevaux chargés de provisions, portait en somme notre suite à vingt-six chameaux ou chevaux.

La caravane était très-nombreuse, et, autant que je puis me le rappeler, se composait de trois ou quatre cents chevaux et chameaux et de plus de cent vingt hommes très-bien armés et préparés à tout événement ; car, si les caravanes orientales sont sujettes à être attaquées par les Arabes, celles-ci sont sujettes à l’être par les Tartares, qui ne sont pas, à vrai dire, tout-à-fait aussi dangereux que les Arabes, ni si barbares quand ils ont le dessus.

Notre compagnie se composait de gens de différentes