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avantageuse d’où ils pouvaient voir en sûreté le combat sans être découverts, du moins ils le pensaient ; mais il paraît que les Sauvages les apperçurent, comme on verra plus tard.

Le combat fut acharné, et, si je puis en croire les Anglais, quelques-uns des combattants avaient paru à l’un des leurs des hommes d’une grande bravoure et doués d’une énergie invincible, et semblaient mettre beaucoup d’art dans la direction de la bataille. La lutte, dirent-ils, dura deux heures avant qu’on pût deviner à qui resterait l’avantage ; mais alors le parti le plus rapproché de l’habitation de nos gens commença à ployer, et bientôt quelques-uns prirent la fuite. Ceci mit de nouveau les nôtres dans une grande consternation ; ils craignirent que les fuyards n’allassent chercher un abri dans le bocage qui masquait leur habitation, et ne la découvrissent, et que, par conséquent, ceux qui les poursuivaient ne vinssent à faire la même découverte. Sur ce, ils résolurent de se tenir armés dans l’enceinte des retranchements, et si quelques Sauvages pénétraient dans le bocage, de faire une sortie et de les tuer, afin de n’en laisser échapper aucun si cela était possible : ils décidèrent aussi que ce serait à coups de sabre ou de crosse de fusil qu’on les tuerait, et non en faisant feu sur eux, de peur que le bruit ne donnât l’alarme.