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allâmes donc nous mettre à l’œuvre ; mais à cette besogne Xury était de beaucoup le meilleur ouvrier, car je ne savais comment m’y prendre. Au fait, cela nous occupa tous deux durant la journée entière ; enfin nous en vînmes à bout, et nous étendîmes la peau sur le toit de notre cabine. Le soleil la sécha parfaitement en deux jours. Je m’en servis ensuite pour me coucher dessus.

Après cette halte, nous naviguâmes continuellement vers le Sud pendant dix ou douze jours, usant avec parcimonie de nos provisions, qui commençaient à diminuer beaucoup, et ne descendant à terre que lorsque nous y étions obligés pour aller à l’aiguade. Mon dessein était alors d’atteindre le fleuve de Gambie ou le fleuve de Sénégal, c’est-à-dire aux environs du Cap-Vert, où j’espérais rencontrer quelque bâtiment européen ; le cas contraire échéant, je ne savais plus quelle route tenir, à moins que je me misse à la recherche des îles ou que j’allasse périr au milieu des Nègres.