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ler à bord et surprendre le navire. Il leur parla de l’outrage qu’ils lui avaient fait, de la condition dans laquelle ils étaient tombés, et leur dit que, bien que le gouverneur leur eût donné quartier actuellement, ils seraient à coup sûr mis au gibet si on les envoyait en Angleterre ; mais que s’ils voulaient s’associer à une entreprise aussi loyale que celle de recouvrer le vaisseau, il aurait du gouverneur la promesse de leur grâce.

On devine avec quelle hâte une semblable proposition fut acceptée par des hommes dans leur situation. Ils tombèrent aux genoux du capitaine, et promirent avec les plus énergiques imprécations qu’ils lui seraient fidèles jusqu’à la dernière goutte de leur sang ; que, lui devant la vie, ils le suivraient en touts lieux, et qu’ils le regarderaient comme leur père tant qu’ils vivraient.

— « Bien, reprit le capitaine ; je m’en vais reporter au gouverneur ce que vous m’avez dit, et voir ce que je puis faire pour l’amener à donner son consentement. » — Il vint donc me rendre compte de l’état d’esprit dans lequel il les avait trouvés, et m’affirma qu’il croyait vraiment qu’ils seraient fidèles.