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je me mis à meubler ma maison, et j’assemblai quelques bouts de planche en manière de table de cuisine, pour apprêter mes viandes dessus ; mais les planches commencèrent à devenir fort rares par devers moi. Je me fabriquai aussi une autre table.

Le 24. — Beaucoup de pluie toute la nuit et tout le jour ; je ne sortis pas.

Le 25. — Pluie toute la journée.

Le 26. — Point de pluie ; la terre était alors plus fraîche qu’auparavant et plus agréable.

Le 27. — Je tuai un chevreau et j’en estropiai un autre qu’alors je pus attraper et amener en laisse à la maison. Dès que je fus arrivé je liai avec des éclisses l’une de ses jambes qui était cassée.

Nota : J’en pris un tel soin, qu’il survécut, et que sa jambe redevint aussi forte que jamais ; et, comme je le soignai ainsi fort longtemps, il s’apprivoisa et paissait sur la pelouse, devant ma porte, sans chercher aucunement à s’enfuir. Ce fut la première fois que je conçus la pensée de nourrir des animaux privés, pour me fournir d’aliments quand toute ma poudre et tout mon plomb seraient consommés.

Les 28, 29 et 30. — Grandes chaleurs et pas de brise ; si bien qu’il ne m’était possible de sortir que sur le soir pour chercher ma subsistance. Je passai ce temps à mettre tous mes effets en ordre dans mon habitation.

JANVIER 1660.

Le 1er  — Chaleur toujours excessive. Je sortis pourtant de grand matin et sur le tard avec mon fusil, et je me