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dant mes mains, frappant mon front et ma face, invectivant contre ma misère, et criant : « Je suis perdu ! perdu !… » jusqu’à ce qu’affaibli et harassé, je fus forcé de m’étendre sur le sol, où je n’osai pas dormir de peur d’être dévoré. »

Quelques jours plus tard, après mes voyages au bâtiment, et après que j’en eus tout retiré, je ne pouvais encore m’empêcher de gravir sur le sommet d’une petite montagne, et de là regarder en mer, dans l’espérance d’y apercevoir un navire. Alors j’imaginais voir poindre une voile dans le lointain. Je me complaisais dans cet espoir, mais après avoir regardé fixement jusqu’à en être presque aveuglé, mais après cette vision évanouie, je m’asseyais et je pleurais comme un enfant. Ainsi j’accroissais mes misères par ma folie.