somme, quand on examina les choses plus à fond, il parut hors de doute qu’elle, la vieille dame, était la propre mère de sa bru et que, par conséquent, ce fils était le propre frère de sa femme, ce qui frappa la famille d’horreur et la jeta dans une telle confusion qu’ils pensèrent en être ruinés tous ; la jeune femme ne voulut pas vivre avec lui, et lui-même, pendant un temps, fut hors du sens, puis enfin la jeune femme partit pour l’Angleterre et on n’en a jamais entendu parler depuis.
Il est aisé de croire que je fus étrangement affectée de cette histoire, mais il est impossible de décrire la nature de mon trouble ; je parus étonnée du récit et lui fis mille questions sur les détails que je trouvai qu’elle connaissait parfaitement. Enfin je commençai de m’enquérir des conditions de la famille, comment la vieille dame, je veux dire ma mère, était morte, et à qui elle avait laissé ce qu’elle possédait, car ma mère m’avait promis très solennellement que, quand elle mourrait, elle ferait quelque chose pour moi et qu’elle s’arrangerait pour que, si j’étais vivante, je pusse, de façon ou d’autre, entrer en possession, sans qu’il fût au pouvoir de son fils, mon frère et mari, de m’en empêcher. Elle me dit qu’elle ne savait pas exactement comment les choses avaient été réglées, mais qu’on lui avait dit que ma mère avait laissé une somme d’argent sur le payement de laquelle elle avait hypothéqué sa plantation, afin que cette somme fut remise à sa fille si jamais on pouvait en entendre parler soit en Angleterre, soit ailleurs, et que la gérance du dépôt avait été laissée à ce fils que nous avions vu avec son père.
C’était là une nouvelle qui me parut trop bonne pour