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MOLL FLANDERS

femme ne vous disputera pas une liberté qu’elle prend elle-même.

— Certes, dit-il, mais il serait difficile d’amener une honnête femme jusque-là ; et pour ce qui est des autres, dit-il, j’en ai trop enduré avec elle, pour désirer avoir affaire à de nouvelles p…

Là-dessus, il me vint à la pensée : Je t’aurais pris au mot de tout mon cœur, si tu m’avais seulement posé la question ; mais je me dis cela à part ; pour lui, je lui répondis :

— Mais vous vous fermez la porte à tout consentement d’honnête femme ; car vous condamnez toutes celles qui pourraient se laisser tenter, et vous concluez qu’une femme qui vous accepterait ne saurait être honnête.

— Eh bien, dit-il, je voudrais bien que vous me persuadiez qu’une honnête femme m’accepterait, je vous jure que je me risquerais. Et puis il se tourna tout net vers moi :

— Voulez-vous me prendre, vous, madame ?

— Voilà qui n’est point de jeu, dis-je, après ce que vous venez de dire ; pourtant, de crainte que vous pensiez que je n’attends qu’une palinodie, je vous dirai en bons termes : Non, pas moi ; mon affaire avec vous n’est pas celle-là, et je ne m’attendais pas que vous eussiez tourné en comédie la grave consultation que je venais vous demander dans ma peine.

— Mais, madame, dit-il, ma situation est aussi pénible que la vôtre peut l’être ; et je suis en aussi grand besoin de conseil que vous-même, car je crois que si je ne trouve quelque consolation, je m’affolerai ; et je ne sais où me tourner, je vous l’assure.