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CHAPITRE VII

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CHAPITRE VII



Sommaire : Ma confiance en la Quakeresse. — Je vois mon autre fille. — Je règle tout en Angleterre. — Mon départ pour la Hollande. — Amy me revient. — Revers. — Années de repentir et d’infortune.




Quelque temps après mon époux revint de la chasse. Je pris la meilleure physionomie que je pus pour le tromper ; mais il ne m’accorda pas si peu d’attention qu’il ne vît bien que j’avais pleuré et que quelque chose me tourmentait ; il me pressa de le lui confier. J’eus l’air d’y avoir de la répugnance ; mais je lui dis que mon hésitation venait plutôt de ce que j’avais honte qu’une telle bagatelle pût avoir de l’effet sur moi que de l’importance de la chose en elle-même. Je lui avouai alors que je me désolais de ce que ma femme de chambre Amy ne revenait point ; ajoutant qu’elle aurait dû me connaître assez pour savoir que je me serais réconciliée avec elle, et autres choses semblables ; bref, que j’avais perdu par ma vivacité la meilleure servante qu’aucune femme eût jamais eue.

« Bien, bien, me dit-il. Si c’est là tout votre chagrin, vous le secouerez bientôt. Je vous garantis qu’avant longtemps nous entendrons reparler de Mrs Amy. »

Et cela fut fini de cette façon. Mais ce n’était pas fini pour moi ; car j’étais inquiète et effrayée au dernier point, et j’avais besoin d’avoir d’autres détails sur l’affaire. Aussi allai-je trouver ma sûre et certaine consolatrice, la Quakeresse, et là j’eus le récit tout au long ; la bonne et innocente Quakeresse me félicita même d’être débarrassée d’un aussi insupportable fléau.