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revendiqué sa parenté auprès de moi au bout de peu de jours, la chose était certaine.

Je ne peux guère imaginer ce qui serait advenu de cette aventure si Amy était venue avec moi à bord de ce vaisseau. Cela aurait sûrement fait éclater toute l’affaire, et j’aurais dû être pour toujours désormais la vassale de cette fille, c’est-à-dire qu’il m’aurait fallu la mettre dans le secret, me confier à elle pour le garder, ou me voir démasquée et ruinée. La seule pensée m’en pénétrait d’horreur.

Mais je n’eus pas tant de malheur, comme l’événement le montra ; car Amy n’était pas avec nous, et cela fut vraiment mon salut. Cependant nous avions encore un autre danger à éviter. De même que j’avais résolu de remettre le voyage, j’avais aussi résolu, vous pouvez le croire, de remettre la visite, d’après ce principe bien arrêté dans mon esprit, que la fille m’avait vue pour la dernière fois et ne me reverrait plus jamais.

Cependant, pour m’en tirer convenablement, et, en même temps, pour voir — si je le pouvais — un peu plus avant dans l’affaire, j’envoyai mon amie la Quakeresse à la dame du capitaine faire la visite promise et porter mes excuses de ce que je ne pouvais réellement pas me rendre chez elle, parce que j’étais très indisposée ; je la priai d’insinuer à la fin de son discours qu’elle craignait que je ne pusse être prête pour faire la traversée pour le temps où le capitaine était obligé de partir, et que peut-être nous pourrions remettre le projet à son prochain voyage. Je ne laissai entrevoir à la Quakeresse aucune autre raison que mon indisposition, et ne sachant quelle tournure donner à la chose, je lui fis croire que je pensais être enceinte.

Il fut facile de lui mettre cela dans l’esprit ; et naturellement elle fit entendre à la dame du capitaine qu’elle me trouvait si malade qu’elle craignait que je n’eusse une fausse couche ; et, par conséquent, je ne pouvais certes pas songer à partir.

Elle s’acquitta de sa commission très adroitement, comme j’étais sûre qu’elle le ferait, quoiqu’elle ne sût pas un mot de la grande raison de mon indisposition. Mais je retombai dans de mortelles angoisses, lorsqu’elle me raconta qu’il y avait une chose dans sa visite qu’elle ne pouvait comprendre, c’était que la