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besoin de cela pour son pain et les autres choses nécessaires, elle n’en ferait pas usage, mais elle en mettrait de côté l’intérêt et l’ajouterait chaque année au principal, de manière à accroître le revenu annuel, qui, avec le temps, et peut-être avant qu’elle vînt à en avoir besoin, pourrait doubler ; nous étions très disposés à consentir à ce que tout ce qu’elle mettrait ainsi de côté fût bien à elle, et à qui elle jugerait bon après elle ; mais les quarante livres par an devraient retourner à notre famille à la fin de sa vie, que nous lui souhaitions l’un et l’autre longue et heureuse.

Qu’aucun lecteur ne s’étonne de l’intérêt extraordinaire que je portais à cette pauvre femme, ni de ce que je donne une place dans ce récit à ma libéralité envers elle. Ce n’est pas, je vous l’assure, pour faire parade de ma charité, ni pour faire valoir ma grandeur d’âme et donner d’une manière si prodigue ce qui eut été au-dessus de mes moyens même avec une fortune deux fois plus grande ; mais il y avait une autre source d’où tout cela découlait, et c’est pourquoi j’en parle. Était-il possible de penser à une pauvre femme laissée seule avec quatre enfants dont le mari était parti au loin et qui n’aurait peut-être pas été bon à grand’chose s’il était resté ; étais-je, dis-je, moi qui avais goûté si amèrement les chagrins de cette sorte de veuvage, capable de la voir, de songer à sa position, et de ne pas être touchée d’une façon toute particulière ? Non, non ; jamais je ne les voyais, elle et sa famille, bien qu’elle ne fût pas restée si dénuée de secours et d’amis que je l’avais été moi-même, sans me rappeler ma pauvre condition, au temps où j’envoyais Amy mettre en gage mon corset pour acheter une poitrine de mouton et une botte de navets. Je ne pouvais regarder ses pauvres enfants, bien qu’ils ne fussent ni misérables ni languissants comme les miens, sans verser des larmes en songeant à l’épouvantable condition à laquelle ceux-ci étaient réduits, lorsque la pauvre Amy les poussa tous chez leur tante de Spitalfield et les abandonna en courant. Telle était la source primitive, la véritable fontaine d’où sortaient mes pensées d’affection et mon désir de soulager cette pauvre femme.

Lorsqu’un pauvre débiteur, après être resté longtemps pour