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Donc, il fut si charmé de ce costume qu’il voulut me faire asseoir à dîner ainsi vêtue. Mais il était si léger, si ouvert par devant, et la température était si piquante que j’avais peur de prendre froid. Cependant, on augmenta le feu, on tint les portes fermées, et je restais ainsi pour lui faire plaisir. Il déclara qu’il n’avait jamais vu un si beau costume de sa vie. Plus tard, je lui dis que mon mari (c’est ainsi qu’il appelait le joaillier assassiné) l’avait acheté pour moi à Livourne, en même temps qu’une jeune esclave turque dont je m’étais défaite à Paris, et que c’était avec l’aide de cette esclave que j’avais appris la manière de m’en vêtir, comment il devait être porté, ainsi que beaucoup des costumes des Turcs et un peu de leur langage. Cette histoire, s’accordant avec les faits et ne changeant que la personne, était très naturelle, et elle passa très bien avec lui. Mais il y avait de bonnes raisons pour que je ne voulusse recevoir personne dans ce costume, en Angleterre, du moins. Je n’ai pas besoin de les répéter, et, d’ailleurs, on en reparlera.

Mais lorsque je fus à l’étranger, je le mis fréquemment, et en deux ou trois occasions, je dansai avec, mais toujours à sa prière.