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Amy ne me promit rien, il est vrai ; car, comme elle le disait, il lui était impossible de déterminer ce qu’il serait à propos de faire ou de ne pas faire, avant d’être sur les lieux et d’avoir trouvé le gentleman ou entendu parler de lui. Mais alors, si je voulais me fier à elle comme j’avais toujours fait, elle répondait qu’elle ne ferait rien qui ne fût dans mon intérêt, et qui ne lui parût capable de me satisfaire entièrement.

Avec ces pleins pouvoirs, Amy, malgré l’effroi qu’elle avait jadis éprouvé en mer, risqua une fois de plus ses os sur les flots, et la voilà partie pour la France. Elle avait quatre missions de confiance à remplir pour moi, et, comme je le découvris plus tard, elle en avait aussi une pour elle-même. Je dis quatre pour moi ; en effet, quoique sa première et principale affaire fût de s’informer de mon marchand hollandais, je la chargeai cependant de s’enquérir en second lieu de mon mari, que j’avais laissé cavalier dans les gens d’armes, troisièmement, de cette canaille de Juif, dont je haïssais jusqu’au nom, et de la figure duquel j’avais conservé une si effrayante idée que Satan lui-même ne pourrait en prendre une plus hideuse, et enfin de mon prince étranger.

Elle s’acquitta très bien de toutes ces commissions, quoique pas avec tout le succès que j’aurais désiré.

Amy eut une très heureuse traversée de mer, et je reçus une lettre d’elle de Calais, trois jours après son départ de Londres. Arrivée à Paris, elle m’écrivit son rapport, qui était que, quant à l’objet premier et le plus important de ses recherches, à savoir le marchand hollandais, il était revenu à Paris, y avait demeuré trois ans, et, quittant cette ville, était allé demeurer à Rouen. En conséquence, Amy partait pour Rouen.

Mais comme elle allait retenir une place au coche de Rouen, elle rencontra dans la rue, tout à fait par hasard, son gentleman, comme je l’appelais, c’est-à-dire le gentilhomme du prince de ***, qui avait eu ses faveurs, ainsi qu’il a été dit.

Vous pouvez croire qu’il se passa entre Amy et lui plusieurs autres choses agréables, comme vous l’apprendrez plus tard ; mais les deux choses principales furent, d’abord, qu’Amy s’enquit de son maître et eut à son sujet des renseignements complets dont je vais parler tout à l’heure ; en second lieu, lui ayant