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» — Très bien. Je viendrai la voir alors, » répondit mylord.

Et il s’en alla.

En conséquence, je revins le mardi et séjournai une quinzaine ; mais lui ne vint pas. Je retournai donc à Kensington, et je n’eus après cela que très peu de visites de Sa Seigneurie, ce dont j’étais très aise. Au bout de peu de temps j’en fus encore plus aise que je ne l’étais d’abord, avec une bien meilleure raison.

Je commençais, d’ailleurs, à être dégoûtée non pas de Sa Seigneurie seulement, mais je commençais aussi réellement à être dégoûtée du vice. J’avais maintenant parfaitement le loisir de me divertir et de m’amuser dans le monde autant que femme mondaine qui ait jamais existé ; mais en même temps, je sentais que mon jugement commençait à me persuader de mettre mon bonheur dans des objets plus nobles que ceux où je l’avais mis autrefois ; et, dès le début, ceci m’imposa de justes réflexions sur les choses passées et sur mon ancienne manière de vivre. Bien qu’il n’y eût en tout cela pas la moindre idée de ce qu’on peut appeler religion ou conscience, et bien moins encore de repentir ou de rien qui y ressemblât, surtout d’abord, — cependant, l’intelligence des choses, la connaissance que j’avais du monde et la grande variété des scènes où j’avais joué mon rôle, agissaient enfin sur mon bon sens ; cela s’empara très fortement de mon esprit surtout un matin que j’étais restée quelque temps tout éveillée dans mon lit, comme si quelqu’un m’avait posé cette question : pourquoi maintenant étais-je une catin ? Naturellement à cette demande se présentait la réponse que, d’abord, j’avais cédé aux sollicitations de ma position, dont le démon aggravait lugubrement la misère pour m’entraîner à me soumettre ; car j’avoue que j’avais, dans les commencements, une forte aversion naturelle pour le crime, due en partie à une éducation vertueuse, et en partie à un sentiment religieux ; mais le démon, et le démon de la pauvreté, plus fort qu’un autre, l’emporta. En outre, la personne qui avait mis le siège autour de moi, le faisait d’une façon si obligeante, et je puis presque dire si irrésistible ! — et tout cela était encore arrangé par le mauvais esprit ; car il faut qu’on me permette de croire qu’il a sa part dans toutes ces