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train de vie ici, à Londres, pendant que les masques et les bals étaient en mouvement. Amy mena bien l’affaire de lancer mon fils dans le monde, en quoi nous fûmes aidées par les sages avis de mon fidèle conseiller, sir Robert Clayton, qui nous procura un maître pour lui, et qui l’envoya plus tard en Italie comme vous l’apprendrez en son lieu. Amy dirigea aussi très bien ma fille, bien que par l’intermédiaire d’une tierce personne.

Mes amours avec mylord *** commençaient maintenant à tirer à leur fin ; et vraiment, malgré son argent, ils avaient si longtemps duré que j’étais beaucoup plus dégoûtée de Sa Seigneurie qu’elle ne pouvait l’être de moi. Il devenait vieux, irritable, grincheux ; et ce qui faisait, je dois l’ajouter, que le vice lui-même commençait à me paraître nauséabond et écœurant, c’est que monseigneur devenait pire et croissait en méchanceté, à mesure qu’il devenait plus vieux ; et cela à un degré tel qu’on ne peut l’écrire. Il m’avait tellement fatiguée de sa personne que, dans un des capricieux accès d’humeur dont il profitait souvent pour m’ennuyer, je saisis l’occasion d’être beaucoup moins complaisante avec lui que je n’avais l’habitude de l’être. Comme je le savais emporté, j’eus soin d’abord de le mettre légèrement en colère, et puis de m’en plaindre ; on en vint aux mots, et je lui dis que je croyais qu’il commençait à être dégoûté de moi. Dans son feu, il répondit que véritablement il l’était. Je répartis que je voyais bien que Sa Seigneurie s’efforçait de me dégoûter également ; j’avais reçu d’elle depuis quelque temps et à plusieurs reprises de telles rebuffades ! Elle ne me traitait pas comme elle avait coutume de le faire. Je priais donc Sa Seigneurie de ne pas se gêner. — Je débitai cela d’un air de froideur et d’indifférence que je savais qu’il ne pouvait supporter. Je ne lui fis pas une franche querelle, mais je lui dis que, moi aussi, j’étais dégoûtée de lui, et que je désirais qu’il me quittât, car je savais que cela arriverait de soi-même ; d’ailleurs j’avais eu souvent à me louer de ses bons procédés, et il me répugnait que la rupture vînt de moi, afin qu’il ne pût pas dire que j’étais une ingrate.

Il me prit au mot, et ne revint pas de deux mois. À la vérité je m’attendais à un accès d’absence, car j’en avais eu