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CHAPITRE V



Sommaire. — Mon plus jeune fils en apprentissage. — Deux de mes filles sont en service, on ne sait où. — Amy découvre qu’une d’elles est servante chez moi. — Sa Seigneurie passe de l’amour à l’indifférence. — Je quitte Mylord. — On me fait un rapport très satisfaisant de mon fils. — Tourments que me cause l’obligation de me cacher de mes enfants. — Plan pour éviter mes anciennes connaissances. — Je me loge chez une Quakeresse. — Je m’habille en Quakeresse. — Amy fait un voyage de découverte. — Étrange aventure : J’aperçois mon marchand hollandais. — Je découvre qu’il demeure à Londres. — Il me rend visite. — Mon embarras. — Brusque façon dont je lui suis présentée. — Discours sur différents sujets. — Conversation relative à l’enfant. — Je penche à épouser mon marchand hollandais. — Malheureux effet d’une lettre d’Amy. — Je désire me débarrasser du marchand. — Ma déception de ne pouvoir être princesse. — Mon mari achète une baronnie. — « Épousez le baronet et devenez comtesse. » — Noces joyeuses chez la Quakeresse. — Je me montre au baronet dans mon costume turc.




Elle lui parla, et elle reconnut que c’était un bon garçon, sensé, de bonnes manières. Il ne savait rien de l’histoire de son père et de sa mère, et ne songeait à rien qu’à travailler dur pour gagner sa vie. Elle ne crut pas à propos de lui mettre de hautes visées dans la tête, de peur que cela ne le détournât du travail et, peut-être, ne lui fît monter l’ivresse au cerveau et ne le rendît bon à rien. Elle alla trouver cet excellent homme, son bienfaiteur, qui l’avait mis en apprentissage, et, voyant que c’était un homme simple, bien intentionné, honnête et de cœur sensible, il lui fut d’autant plus facile de s’ouvrir à lui. Elle lui fit une longue histoire : elle avait une prodigieuse tendresse pour cet enfant, parce qu’elle avait eu le même sentiment pour son père et sa mère ; elle était la servante qui les avait tous portés à