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sœur de la maison de sa tante, véritable Bridewell[1], et lui procura aussi une place.

Tout cela était mélancolique et sombre. J’envoyai alors Amy à la maison du tisserand, où l’aînée avait demeuré ; mais on trouva que, sa maîtresse étant morte, elle était partie, et personne ne savait où elle était allée ; on avait seulement entendu dire qu’elle avait demeuré chez une grande dame, à l’autre bout de la ville ; mais on ne savait pas qui cette dame était.

Ces recherches prirent trois ou quatre semaines, et je n’en étais pas d’une ligne plus avancée, car je n’avais pu rien apprendre qui me satisfît. Je l’envoyai ensuite à la découverte de l’honnête homme qui, comme je l’ai consigné dans le commencement de mon histoire, avait fait pourvoir à leurs besoins et fait venir le plus jeune de la ville où nous habitions et où les officiers de la paroisse avaient pris charge de lui. Ce gentleman vivait encore. Là, elle apprit que ma plus jeune fille et mon fils aîné étaient morts tous les deux, mais que mon plus jeune fils était vivant et avait à ce moment dix-sept ans environ ; il avait été mis en apprentissage par la bonté et la charité de son oncle, mais dans un métier ingrat, où il était obligé de travailler très péniblement.

Cela excita tellement la curiosité d’Amy qu’elle alla le voir sur le champ ; elle le trouva tout sale et travaillant dur. Elle n’avait aucun souvenir du jeune homme, car elle ne l’avait pas vu depuis qu’il avait eu deux ans environ, et il était évident que lui ne pouvait nullement la connaître.




  1. Bridewell, nom d’une maison de correction. (N. D. T.)