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que tout intérêt pour moi était à jamais perdu de ce côté-là. Il me félicitait de l’enfant, et laissait voir son espoir que je ferais ce qu’il avait demandé pour le pauvre petit comme je l’avais promis. Je lui récrivis que j’exécuterais ses ordres scrupuleusement ; et dans cette dernière lettre, je fus assez folle, ou faible, bien qu’il n’eût accordé, comme je l’ai dit, aucune attention à mon invitation, pour lui demander presque pardon de la manière dont je l’avais traité à Rotterdam ; et je m’abaissai jusqu’à me plaindre de ce qu’il avait négligé cette invitation de revenir vers moi, que je lui avais faite. Plus encore : j’allai jusqu’à lui faire une seconde fois une sorte de proposition, lui disant, presque en propres termes, que s’il voulait venir maintenant, je le prendrais. Mais il ne fit pas à cela la moindre réponse, ce qui était le refus le plus absolu qu’il fût capable de me donner. Je restai donc, je ne pourrais pas dire satisfaite, mais vexée au fond du cœur de lui en avoir fait la proposition ; car il avait pris, je peux le dire, pleine vengeance de moi en dédaignant de répondre et en me laissant lui demander à deux reprises ce dont il m’avait auparavant, si instamment sollicité.

J’étais debout de nouveau, et je revins promptement à mon appartement en ville dans le Pall Mall. Là je commençai à faire une figure en rapport avec ma fortune, qui était très grande. Je vais vous donner en peu de mots le détail de mon train de maison et aussi de ma personne.

Je payai soixante livres sterling par an pour mes nouveaux appartements, car je les prenais à l’année ; mais c’était un vraiment beau logement et très richement meublé. Je gardais mes domestiques à moi pour le nettoyer et l’entretenir, et fournissais ma batterie de cuisine et mon combustible. Mon train de maison était beau, mais pas très considérable. J’avais un carrosse, un cocher, un valet de pied, ma femme de chambre Amy que j’habillais maintenant comme une femme du monde et dont j’avais fait ma compagne, et trois servantes. C’est ainsi que je vécus pendant quelque temps. Je m’habillais à la dernière mode, et portais des vêtements d’une richesse extrême ; quant aux bijoux, rien ne me manquait. Je pris une livrée très convenable, galonnée d’argent et aussi riche que tout ce qu’on pouvait voir