celle de Wagner, qui dut la représentation du Tannhæuser à Paris à la puissance de Mme Metternich (Autrichienne). Pourtant, le génie de Gluck trouve dans l’œuvre de Rameau de profondes racines. Castor et Pollux contient en raccourci les esquisses premières que Gluck développera plus tard ; on peut faire de singuliers rapprochements, qui permettent d’affirmer que Gluck ne put prendre la place de Rameau sur la scène française qu’en s’assimilant et rendant siennes les belles créations de ce dernier. Au nom de quoi la tradition de Gluck est-elle encore vivante ? La façon pompeuse et fausse de traiter le récitatif en témoigne suffisamment, s’il n’y avait encore cette habitude d’interrompre impoliment l’action, ainsi que fait Orphée ayant perdu son Eurydice, par une romance qui n’indique pas précisément un si lamentable état d’âme… Seulement, c’est Gluck !… et l’on s’incline. Pour Rameau, il n’avait qu’à se faire naturaliser ! C’est bien sa faute !
Nous avions pourtant une pure tradition française dans l’œuvre de Rameau, faite de tendresse délicate et charmante, d’accents justes, de déclamation rigoureuse dans le récit, sans cette affectation à la profondeur allemande, ni au besoin de souligner à coups de poing, d’expliquer à perdre haleine, qui semble dire : « Vous êtes une collection d’idiots particuliers, qui ne comprenez rien, si on