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VII

L’OPÉRA.

Tout le monde connaît, au moins de réputation, le théâtre national de l’Opéra. J’ai eu le regret de constater qu’il n’avait pas changé : pour le passant mal prévenu, ça ressemble toujours à une gare de chemin de fer ; une fois entré, c’est à s’y méprendre une salle de bains turcs.

On continue à y faire un singulier bruit que des gens qui ont payé pour cela appellent de la musique… il ne faut pas les croire tout à fait.

Par une grâce spéciale et une subvention de l’État, ce théâtre peut jouer n’importe quoi ; ça importe si peu qu’on y a installé avec un luxe soigneux des « loges à salons », ainsi nommées parce que l’on y est plus commodément pour ne plus entendre du tout la musique : ce sont les derniers salons où l’on cause.