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III

LA SYMPHONIE.

On a entouré la symphonie avec chœurs d’un brouillard de mots et d’épithètes considérables. On peut s’étonner qu’elle ne soit pas restée ensevelie sous l’amas de prose qu’elle suscita. Wagner proposa d’en compléter l’orchestration. D’autres imaginèrent d’en expliquer l’anecdote par des tableaux lumineux. En admettant qu’il y ait du mystère dans cette symphonie, on pourrait peut-être l’éclaircir ; mais est-ce bien utile ?

Beethoven n’était pas littéraire pour deux sous. (Du moins, pas dans le sens qu’on attribue aujourd’hui à ce mot.) Il aimait orgueilleusement la musique ; elle était pour lui la passion, la joie, si durement absente de sa vie privée. Peut-être ne faut-il voir dans la symphonie avec chœurs qu’un geste plus démesuré d’orgueil musical, et voilà tout. Un petit