danseur, ce qui serait logique, Terpsichore n’étant pas la plus négligeable des neuf Muses.
» Sans vouloir discréditer l’institution du prix de Rome, on peut au moins en affirmer l’imprévoyance… je veux dire par cela qu’on abandonne froidement de très jeunes gens aux tentations charmantes d’une entière liberté dont, au surplus, ils ne savent que faire… Qu’ils accomplissent les termes du formulaire réglant la marche des « envois de Rome » et les voilà quittes de toute autre préoccupation. Or, en arrivant à Rome, on ne sait pas grand’chose, — tout au plus sait-on son métier ! — et l’on voudrait que ces jeunes gens, déjà troublés par un complet changement de vie, se donnent à eux-mêmes les leçons d’énergie nécessaires à une âme d’artiste. C’est impossible ! Et si l’on peut lire le rapport annuel sur les envois de Rome, on s’étonnera de la sévérité de ses termes ; ça n’est pas la faute des pensionnaires si leur esthétique est un peu en désordre, mais bien celle de ceux qui les envoient dans un pays où tout parle de l’art le plus pur, en les laissant libres d’interpréter cet art à leur guise.
» Au surplus, le flegme académique, avec lequel ces messieurs de l’Institut désignent celui d’entre tous ces jeunes gens qui sera artiste, me frappe par son ingénuité. Qu’en savent-ils ? Eux-mêmes sont-ils bien sûrs d’être des artistes ? Où prennent-