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vous ne faites pas comme moi » ou bien : « Vous avez du talent, moi je n’en ai aucun, ça ne peut pas continuer plus longtemps »… J’essaie de voir, à travers les œuvres, les mouvements multiples qui les ont fait naître et ce qu’elles contiennent de vie intérieure ; n’est-ce pas autrement intéressant que le jeu qui consiste à les démonter comme de curieuses montres ?

» Les hommes se souviennent mal qu’on leur a défendu, étant enfants, d’ouvrir le ventre des pantins… (c’est déjà un crime de lèse-mystère) : ils continuent à vouloir fourrer leur esthétique nez là où il n’a que faire. S’ils ne crèvent plus de pantins, ils expliquent, démontent et, froidement, tuent le mystère : c’est plus commode et alors on peut causer. Mon Dieu, une incompréhension notoire excuse les uns ; quelques autres, plus féroces, y mettent de la préméditation : il faut bien défendre sa chère petite médiocrité… Ces derniers ont une clientèle fidèle.

» Je m’occupe fort peu des œuvres consacrées soit par le succès, soit par la tradition ; une fois pour toutes, Meyerbeer, Thalberg, Reyer… sont des hommes de génie, ça n’a pas autrement d’importance.

» Les dimanches où le bon Dieu est gentil, je n’entends aucune musique ; je vous en fais toutes mes excuses… Enfin, veuillez vous en tenir au mot