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XIX

L’OUBLI.

Vraiment certains morts sont trop discrets et attendent trop longtemps la mélancolique réparation qu’est la gloire posthume.

Pour soulever le voile de la mort, il faut des mains scrupuleuses, et généralement les exhumations sont faites par des mains maladroites ou soupçonneuses, qui rejettent dans l’oubli ces pauvres fleurs funèbres, guidées par un vilain et secret égoïsme. À vrai dire, le monument de gloire qu’est J.-S. Bach nous cache Haendel : de celui-ci on ignore des oratorios plus nombreux que les sables de la mer ; comme ceux-ci ils contiennent plus de cailloux que de perles ; il n’en est pas moins sûr qu’avec de la patience et du goût, on y trouverait de l’intérêt.

Un autre maître (pour celui-là c’est l’oubli sans