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Procedent de moy, de par Dieu:
Et ne cuide que art manuel
Soit si perfaict que naturel:
Car son sens est trop nud & linge :
Si me contrefaict comme un singe.
Pence tu que pour distiller,
Ou pour dissouldre, & congeler
De ta matière en ton vaisseau,
Ou pour tirer de l’huile l'eau,
Soit que belle & claire la voye,
Que tu ensuyves bien ma voye ?
Mon filz, tu es trop abusé :
Car quand ton temps auras usé
A faire tous les meslementz,
Et separer les elementz,
Ton huile, ton eau,& ta terre,
Tu n’as rien faict. certes tu erre.
Scais tu pourquoi ? car ta matiere
Ne scauroit demye heure entiere
Soustenir du feu la chaleur :
Tant est de petite valeur :
Toute sen ira en fumée,
Ou en feu sera consommée.

Mais la matiere dequoy j'oeuvre,
Est infallible à toute espreuve,
Quelque feu ardant que ce soit,
Ains du feu tout son bien recoit.
Et si vient l’eau de seiche souche.
Que rien ne mouille qu’elle touche,
Ny ne s’en vole, ny recule.